Conversation dans un avion Rabat-Paris (oui, je sais, ça fait très chic) tandis que, installée entre une Marocaine et un Marocain, je me délecte des images de la dernière collection de Jean-Paul Gaultier dont j’admire l’extraordinaire fantaisie artistique.
Elle : C’est incroyable, ce truc !
Lui : Ah oui, incroyable ! C’est fou quand on pense à ce que ça coûte !
Moi (en pensée) : Oui, c'est incroyable… Quel beau travail ! Un peu de Mexique, de Cuba, de tresses africaines… On est où là ? (dirait l’ami Soro Solo qui en connaît un rayon côté élégance). J’adore la mode de la rue, mais je me délecte aussi de la magie de la Couture.
Elle : Quand je pense… des 20, 25 000 euros la tenue, hein !
Lui : Et il y a des femmes qui s’achètent ça pour les porter une seule soirée en plus !
Moi (en pensée) : C’est fou… Faire du beau avec simplement du tissu, mais aussi le savoir-faire d’artisans incroyablement pointus… Plumassiers, brodeurs… des métiers si anciens qui se transmettent et perdurent… juste pour la magie du geste…
Elle : C’est une honte quand on pense que pendant ce temps, des gens meurent de faim !
Lui : Ces femmes-là, qu’elles me donnent seulement quelques centaines de leurs euros et je saurai quoi en faire, moi…
Moi (toujours en pensée) : Alors, il faut faire arrêter les peintres dont les tableaux se vendent trop chers, les musiciens qui gagnent trop de droits d’auteurs, les romanciers aux ventes de Goncourt et tous ceux et celles qui, de près ou de loin, travaillent dans l’industrie du luxe et de la mode. Arrêtons- les et nous arrêterons de rêver. Car sans eux, le monde risquerait bien de devenir trop horrible...
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