mardi 4 septembre 2012

"Home" sweet "Home"


Amours…
Jusque là, j'avais de l'admiration a priori pour Toni Morrison. J'aimais son discours, j'admirais son parcours, j'aimais même son sourire, sa coiffure, la sérénité qui semble émaner d'elle… J'aimais qu'elle ait aimé, comme moi, le livre de Boubacar Boris Diop "Murambi, le livre des ossements"… Mais je n'arrivais pas à rentrer dans ses livres, malgré des efforts répétés. Il y a des auteurs comme ça. On leur résiste ou ils nous résistent, on ne sait pas. On sait que c'est fort, mais on reste à la marge…
En cette rentrée 2012, on parle à nouveau beaucoup de Toni Morrison. Elle est un peu l'auteur au-dessus de la mêlée, dont le roman est encensé par toute la critique. J'ai lu des articles, des interviews, entendu des émissions de radio. Devant une telle unanimité, je me suis décidée. Qui sait? Mon rendez-vous avec Toni allait peut-être enfin avoir lieu.

Délices…
Hier soir, j'ai donc commencé "Home"… et commencé à suivre cet homme en fuite, qui n'a justement pas de maison… Et j'ai littéralement plongé. Jubilatoire !

et Orgues…
Vous voulez un extrait ? Voici la soeur de l'homme en fuite :
« Cee se leva de la baignoire en zinc et fit quelques pas dégoulinants jusqu'à l'évier. Elle remplit un seau au robinet, le versa dans le bain en train de tiédir et se rassit dans l'eau. Elle voulait s'attarder dans l'eau fraîche, tandis que la lumière d'un après-midi souffrant tout doucement encourageait une avalanche de pensées. Regrets, excuses, droiture, mémoire trompeuse et projets d'avenir se mélangeaient ou se dressaient comme une rangée de soldats. »

Home, Toni Morrison, p.49 (traduit par Christine Laferrière, éditions Christian Bourgois)

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