dimanche 29 décembre 2013

On est où là ?

Franchement Salgado… ça m’a déçue. Déçue, oui et je me rends bien compte en disant cela qu’il est particulièrement difficile de critiquer un photographe aussi immensément reconnu par le public et les médias…Les photos étaient absolument superbes, là dessus, rien à dire. On plonge avec lui dans le froid polaire, l’eau glacée ou au contraire la chaleur du désert namibien… Les paysages et les animaux, ça va. C'est même époustouflant.Là où ça se gâte, si je puis dire, c'est avec l'impression que l'on éprouve en lisant, en particulier, les légendes qui accompagnent les photos des humains.

dimanche 22 décembre 2013

Sous vert printemps

Ça y est, le solstice d'hiver, c'était hier. La nuit la plus longue de l'année est derrière nous, et pour moi, les petites secondes que l'on va grappiller chaque jour à partir de maintenant sont "toujours ça d'gagner" . C'est même plus que ça : cette clarté qui s'annonce, même si on ne la percevra réellement pas avant quelques semaines, est comme un secret espoir, qui se glisse au bout de la nuit… des secondes qui se rajoutent aux secondes… J'adore penser à ce qui se prépare pendant ce temps, la germination des plantes sous la terre… Oui, oui, je sais, ça fait naïf et bucolique, mais c'est pourtant à toute cette vie à venir que je pense quand je regarde ce sous-verre. Je le  regarde tous les jours parce qu'il se trouve dans ma cuisine et vous avouerez que c'est une bonne manière de faire un pied de nez à l'hiver. L'artiste qui les réalise s'appelle Le Nègre de Gorée. Et comme dirait ma fille, "c'est trop frais !


 

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Sous vert


Ça y est, le solstice d'hiver, c'était hier. La nuit la plus longue de l'année est derrière nous, et pour moi, les petites secondes que l'on va grappiller chaque jour à partir de maintenant sont "toujours ça d'gagner" . C'est même plus que ça : cette clarté qui s'annonce, même si on ne la percevra réellement pas avant quelques semaines, est comme un secret espoir, qui se glisse au bout de la nuit… des secondes qui se rajoutent aux secondes… J'adore penser à ce qui se prépare pendant ce temps, la germination des plantes sous la terre… Oui, oui, je sais, ça fait naïf et bucolique, mais c'est pourtant à toute cette vie à venir que je pense quand je regarde ce sous-verre. Je le  regarde tous les jours parce qu'il se trouve dans ma cuisine et vous avouerez que c'est une bonne manière de faire un pied de nez à l'hiver. L'artiste qui les réalise s'appelle Le Nègre de Gorée. Et comme dirait ma fille, "c'est frais !"

mardi 17 décembre 2013

Abd Al Malik, le juste

 

[youtube]http://youtu.be/0lsr4B-9XPU[/youtube]


C'était superbe, hier soir, le spectacle d'Abd Al Malik au théâtre du Châtelet ! Une découverte pour moi, qui ne m'y connais guère en rap ou en slam.  Formidable. Le spectacle est dédié à Albert Camus, et se propose à la fois comme une ode à l'écrivain et comme une réflexion destinée à interroger notre époque. J'ai été fascinée de bout en bout par les mélodies électroniques au début, les chorégraphies de deux danseurs au corps de caoutchouc, les projections de photos et vidéos, puis lors de la deuxième partie, les guitares électriques, basse et batterie. Pour finir, ce fut le charme étincelant d'un orchestre classique et la présence gracieuse – “classieuse” – de Juliette Greco herself. Tout cela comme un écrin pour des textes magnifiques, écrits par un véritable et grand poète d'aujourd'hui. J'ai noté cette belle phrase, mais il y en avait mille autres à saisir au vol : "J'aimerais avoir toujours la conscience au-dessus de l'appartenance". (Pour voir ce spectacle, Albert Camus, l'art et la révolte, les dates sont  ).

jeudi 12 décembre 2013

Laferrière et Sow vont-ils ferrailler (sous la Coupole) ?

(photo C. Beauregard)
Ma parole, il pleut des académiciens. Je venais d’écrire mon post sur Ousmane Sow quand j’ai appris que l'écrivain québécois, mais qui se prétend parfois japonais et qui est aussi haïtien Dany Laferrière était élu à l’Académie française ! Alors bien sûr, Laferrière, c'est l'auteur de Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer... Mais à propos de fatigue, j'aime tout particulièrement son texte justement intitulé Je suis fatigué... et je ne peux résister à l’envie d’en citer un extrait ici :
« La plupart des gens que je connais (surtout ceux que je rencontre dans les cafés) rêvent d'écrire. Mon rêve c'est de ne plus écrire. Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile. Il suffit de le dire pour que tout le monde vous tombe dessus.

Sow la Coupole

En 1990, dans le premier numéro de Revue Noire, Pierre Gaudibert et Simon Njami posent la question à Ousmane Sow : « Sénégalais, africain, universel, cosmique ou encore homme et artiste… Comment vous situez-vous dans cette échelle de référence souvent sous-jacente à notre vision de créateurs africains ? » Et il répond simplement : « En fait, ce sont les autres qui me situent et heureusement. Parce que si je me disais d'emblée je suis sculpteur ceci ou cela, je pourrais être tenté d'appuyer sur cette spécificité un peu artificielle. Ce qui me ravit en ce moment, c'est de découvrir que je fais des choses qui sont complices de tout le monde. Si ce n'est pas l'universalité, c'est un début. La seule volonté qui m'anime est de donner la vie à mon travail ».

Ousmane Sow, sculpteur, élu à l'Académie des beaux-arts, a été installé hier, sous la Coupole de l'Institut de France.

vendredi 6 décembre 2013

Un peu de bleu, un peu de blues

mort-nelson-mandela-reactions-webJe me souviens de l’époque où il nous était interdit, à la maison, de manger des oranges Outspan. Mon père m’avait expliqué : « Elles viennent d’Afrique du Sud. On ne peut pas soutenir un tel pays, alors on boycotte ses oranges. » Moi, je ne voyais pas très bien pourquoi on ne pouvait pas soutenir un pays comme celui-là puisqu’on s’intéressait à la plupart de ce qui venait d’Afrique. Malgré tout, j’ai essayé à mon tour d’expliquer à mes amis de l’école ce que ce pays avait de différent. Ils ne me croyaient pas. On ne parlait pas de l’Afrique du Sud à l’époque. Et mes amis ne voyaient vraiment pas la différence que cela pouvait faire de ne pas manger de telles oranges...
Puis le nom de Mandela a sérieusement commencé à grandir. À la Fête de l’Humanité, des concerts étaient donnés en son nom. Sa cause commençait à atteindre de plus nombreuses oreilles.
Puis le grand homme est sorti de prison. 27 ans ! Je ne voyais même pas comment il avait pu refuser d’en sortir.
Il a transformé son pays en Nation arc-en-ciel. Il a rapproché les couleurs. Il a rendu les oranges bleu azur.
Il a fait grandir notre humanité.

lundi 2 décembre 2013

Sous les palmiers, la biblio

OK, OK, je sais, les photos sont mauvaises, mais c’est juste pour vous dire que j’y étais, cet après-midi, à la Bibliothèque de l’association Des livres pour tous, à Abidjan.  OK, OK, il n’y a pas d’enfants sur les photos, mais c’est parce que la directrice des lieux, Sonia Touré, a fait ouvrir spécialement pour moi. Quand les enfants sont là, ils sont bien là et depuis 4 ans, ils “s’éclatent” là-bas, à lire les livres, feuilleter les magazines, participer à des animations, assister à des projections de cinéma...
Marguerite Abouet, ma belle Aya2Yop comme je l’appelle, est à l'initiative du projet. Et l’excellent éditeur (et basketteur) Xavier D’Almeida est vice-président de l’association. Franchement, avec des personnes pareilles, je vous garantis que ça ne peut pas être entièrement mauvais.
Décembre vient de commencer et ça m’est enfin monté au cerveau : c’est le moment d'agir concrètement pour prolonger cette superbe aventure. Allez donc voir sur le site comment jouer au Père Noël. Vous me suivez ?

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Avec Sonia Touré qui se bat pour qu’une deuxième bibliothèque Des livres pour tous 

ouvre dans le quartier de Treichville. Le chantier est en cours. Je l’ai vu aussi.

Et OK, OK, il n’y a pas de livres visibles sur l’étagère, à côté de moi. C’est pour mieux vous demander de les remplir, les minous.


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Le contrejour ? Pas grave. C’est la partie gauche de la photo qui compte : vous pouvez apercevoir un petit bout du quartier d’Adjamé, un quartier très populaire d’Abidjan. Un monde fou et collé serré serré serré, vendeurs, acheteurs, porteurs, triporteurs, débrouillards en tous genres… Sonia et moi sommes arrivées quasiment à la nage. Cet espace de lecture à cet endroit constitue une véritable gageure. Sous les palmiers… ou plutôt sous la poussière, le bruit, le soleil à 36 degrés, la dinguerie de la vie quotidienne... la bibliothèque de quartier. Ouf !

Adhérents, partenaires financiers, dons de matériels… Allez voir sur le site comment participer.


 

jeudi 28 novembre 2013

AVE CÉSAIRE

Il est sorti d’impression et se trouve en librairie, notre Césaire ! Quand je dis “notre”, je veux parler de la volonté d’avancer des éditions Cauris Livres (Mali), dirigées par Atou Konaré… Je veux parler du talent de l’illustratrice Isabelle Calin… Je veux parler de la relecture scientifique de l’honorable universitaire Lilyan Kesteloot… Et je parle encore de l’attention de Julien Autran, directeur artistique de la collection Lucy, une collection d’albums documentaires consacrés aux grandes figures politiques, culturelles, sportives de l’Afrique et de ses afro-descendants. Hourra donc ! Notre Césaire est là.

[caption id="attachment_405" align="alignnone" width="604"]Césaire, le poète-prophète, éditions Cauris Livres, collection Lucy. Commandez-le à votre libraire ! (5 euros/ 3000FCFA) Césaire, le poète-prophète, éditions Cauris Livres, collection Lucy. Commandez-le à votre libraire !
(5 euros/ 3000FCFA)[/caption]

Histoires d'Ivoire

Pendant que le salon du livre de Montreuil démarre, les 2èmes Journées du livre pour enfant débutent à… Abidjan. Et j’y suis ! Avec les auteures Marguerite Abouet (que j'appelle Aya2yop), Muriel Diallo, Fatou Keita. Ben oui ! La lecture des jeunes, c'est important dans tous les pays.

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vendredi 22 novembre 2013

Un sourire d'espoir

Denis-Mukwege

Cet homme défend une grande cause : celle des femmes violées en masse, depuis 1999, à l'est de la République démocratique du Congo. Denis Mukwege, 58 ans, a reçu le prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits. Il est internationalement connu pour le travail remarquable qu'il mène auprès des victimes de viols et il a été déjà maintes fois primé, mais un prix de plus n'est pas rien dans un tel combat. C'est plus d'audience donnée au plaidoyer, plus d'information sur cette "tactique de guerre" intolérable. Le Dr Mukwege l'explique bien: "Le viol est une destruction".  Une destruction des femmes, des familles, du système social, des communautés… Comme le dit si bien un slogan imaginé par des femmes congolaises : les vrais hommes ne violent pas.

lundi 18 novembre 2013

Message in a bottle

Vendredi dernier j’ai aimé…
… découvrir enfin le Nelson's Ship in a Bottle de Yinka Shonibare. Les voiles du vaisseau sont faites de tissu wax, clin d’oeil ironique à l’amiral Nelson – héros de la bataille de Trafalgar contre la flotte franco-espagnole en 1805 –  et plus largement, à l’histoire de l’empire britannique. Shonibare investit également les salles du Musée de la Marine à Londres, avec des peintures dans le style de l’époque, mettant en scène Nelson, toujours, en pantalons ou vestes de… wax. Le  pagne wax, tissu fascinant, créé au XIXème siècle en Europe, mais porté dans les colonies...
À voir absolutely.

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Yinka Shonibare at Royal Museums  Greenwich, jusqu'au 23 février 2014 (Londres)

jeudi 7 novembre 2013

Femina Miano !

Hier, j’ai aimé…
… apprendre que ma belle amie Léonora a remporté le prix Femina 2013. Yeah ! Quelle formidable nouvelle ! Léonora a du talent, beaucoup, et ça fait du bien de voir que malgré tout le "trafic" des prix, certains récompensent tout simplement le talent.
Et non non non, je ne suis pas de parti pris. Lisez-la et vous verrez !

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mardi 5 novembre 2013

Un pique-nique au paradis

[caption id="attachment_394" align="alignnone" width="604"]© Mauro Pinto © Mauro Pinto[/caption]

Pour alimenter un blog il faut… qu’il se passe des choses. Certes, il s’en passe mille à Paris, chaque jour, et de quoi dire il y a, tant sur l’Afrique que sur ce qui l’évoque puisque c’est le thème d'Xtrafrica. Mais il me faut autre chose aussi : l’envie de croire à la beauté du monde. Ou plutôt la capacité de voir cette beauté, dans les interstices que laisse l’actualité. Depuis quelques jours, l’actu ne laissait pas  tellement d’interstices à mes yeux. Elle m’avait découragée. Le pire, c'est l’effet qu’ont certaines nouvelles quand soudain, elles évoquent des personnes que l’on connaît.
Ghislaine Dupont. Que dire de plus que : pourquoi ? Tout paraît si fade et futile à côté d’événements aussi malheureux.
Je voulais parler ici de cette belle exposition à la fondation Gulbenkian de photographes d’Afrique du Sud. Impossible. Impossible jusqu’à ce que je retrouve, parmi les autres, cette photo intitulée “Pique nique”. Le titre surprend. Un pique-nique à cet endroit ? Impossible. Un rendez-vous amoureux ? Ce sont bien des tombes, derrière, non ?
Mais il y a ce bébé, dans le ventre de la jeune femme. Il y a le regard attentif du garçon vers elle, et son regard à elle, celui qu’elle semble porter vers l’avenir. Comme un point d’interrogation.
Après la mort, il y aura la vie.
« Present Tense », Photographies du Sud de l’Afrique. 14 photographes. A voir jusqu’au 14 décembre à la Fondation Calouste Gulbenkian à Paris. Et c’est gratuit !

mercredi 23 octobre 2013

L’Afrique en dansant

Sans titre

Il a fallu que je tire les oreilles récemment à une copine qui ne connaissait pas le rendez-vous  de l’Afrique enchantée, sur France Inter.
– Qu’ai-je entendu? fis-je, attérrée.
– Tu as bien compris, confirma-t-elle.
Comment peut-on ignorer qu’il existe une case clé dans la grille de cette radio, le dimanche après-midi, une émission aux pouvoirs magiques qui débute à l’heure pile où l’on commence à se dire que le retour annoncé du lundi est une perspective parmi les plus tragiques qui soient…
Il a fallu que je me déssaisisse, pour la même copine, de mon précieux disque “L’Afrique enchantée, Entrez dans le bois sacré” tout frais sorti.
– Oh, t’es trop sympa! s’exclama-t-elle.
– Mais non, mais non, me forçai-je à dire.
Cette troisième sélection des meilleurs musiciens du continent africain a été concoctée par les complices Soro Solo et Vladimir Cagnolari. Ok, j’ai fait ma BA en offrant le disque, c’est pour la bonne cause et je peux toujours aller faire un tour chez le marchand de CD. Et d’ailleurs, vous devriez faire comme moi : Maître Gazongar, Cesaria Evora, Zao, Pierre Akendengue, Angélique Kidjo et bien d’autres ne sont qu’à deux pas (de danse).

mardi 8 octobre 2013

Prière aux masques

Aujourd’hui j’ai aimé…
découvrir les pièces somptueuses de la nouvelle exposition du Musée Dapper, Initiés – Bassin du Congo. Masques, parures, sièges… l’expo présente magnifiquement les oeuvres et les objets utilisés lors ces rites de passage et de formation que l’on appelle l’initiation. Cette expo, je l’ai vécue comme une promenade au coeur de la forêt équatoriale, comme une approche du mystère, avec l’envie tout à la fois de le décrypter et de ne pas le comprendre. L’exposition m’a touchée également parce qu’elle renvoie sans aucun doute à cette Afrique ancienne dont l’image d’Epinal disparaît aujourd’hui bien souvent derrière les flashs d’une actualité pathétique… Une Afrique qu’heureusement la beauté de ces pièces immarcesibles perpétue à travers les temps.





Masque luba de la société bukasandji  (République démocatique du Congo)

 Photo de Hugo Maertens, Bruges, MRAC Tervuren ©



Prière aux masques
Masques ! Ô Masques !
Masques noirs masques rouges, vous masques blanc-et-noir
Masques aux quatre points d’où souffle l’Esprit
Je vous salue dans le silence!
Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion.
Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane
Vous distillez cet air d’éternité où je respire l’air de mes Pères.
Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette comme de toute ride
Qui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l’autel de papier blanc
A votre image, écoutez-moi !
Voici que meurt l’Afrique des empires – c’est l’agonie d’une princesse pitoyable
Et aussi l’Europe à qui nous sommes liés par le nombril.
Fixez vos yeux immuables sur vos enfants que l’on commande
Qui donnent leur vie comme le pauvre son dernier vêtement.
Que nous répondions présents à la renaissance du Monde
Ainsi le levain qui est nécessaire à la farine blanche.
Car qui apprendrait le rythme au monde défunt des machines et des canons?
Qui pousserait le cri de joie pour réveiller morts et orphelins à l’aurore?
Dites, qui rendrait la mémoire de vie à l’homme aux espoirs éventrés?
Ils nous disent les hommes du coton du café de l’huile
Ils nous disent les hommes de la mort.
Nous sommes les hommes de la danse, dont les pieds
reprennent vigueur en frappant le sol dur.


Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre





République démocratique du Congo, 
Statue funéraire kakungu du bukota

Photo de Roger Asselberghs, MRAC Tervuren ©




République démocratique du Congo, Statue nkishi

Photo de Roger Asselberghs, MRAC Tervuren ©


… Et comme toujours à Dapper, la première salle est consacrée à l’art contemporain, pour une installation “en écho”. Cette fois, c'est le plasticien béninois Romuald Hazoumé qui, avec ses oeuvres réalisées à partir de bidons d'essence interroge la modernité des rites et critique les sociétés africaines. Un clin d’oeil savoureux.

“Le vaudou” (1992) Photo de Claude Postel


“Miss Dakar” (2011) Photo de Florian Kleinefenn

Ça se passe au Musée Dapper, avec plein d’événements autour, jusqu’au 6 juillet 2014.

vendredi 4 octobre 2013

Complètement timbrée

J’avais bien entendu parler d'elle, il y a quelques mois… J’avais bien remarqué la cover de son disque,  ce visage si beau, cette coiffure impressionnante façon mais-qui-sont-ces-serpents-qui-sifflent-sur-nos-têtes. Mais je n’aurais jamais associé ces images à cette voix, ce timbre qui carrément transporte là-bas, loin en arrière dans le temps de la conquête du wild wild west américain. Et maintenant j’adore regarder le clip et entendre la manière dont Valerie June fait un clin d’oeil à cette époque. Et comme si c’était une idée fixe, une image rémanente sur la pupille, je suis tombée, comme par hasard, le jour même de cette jolie découverte, sur un livre tout récent, traitant justement le thème de la conquête de l’ouest par les Noirs.
…Et aujourd’hui je pense aux noyés de Lampedusa partis à la conquête de leur ouest à eux. Nord fatal.

Photo : Dean Chalkley




Photo : Susan Riddle Duke






 

mardi 24 septembre 2013

Pagne haute couture

Aujourd’hui j’ai aimé…
…découvrir quelques unes des silhouettes imaginées par la styliste italienne Stella Jean. Son défilé à Milan le 21 septembre fut, paraît-il, l’un des plus remarqués de la Fashion Week. Et il y a de quoi. Ça tape dans l’oeil immédiatement.
Je craquerais bien quelques dizaines d’euros tout de suite pour ses robes, façon “Mad Men”, ses tailleurs inattendus et ses maillots... Entre autres. Bon, OK, ce n’est en général jamais le propos ici, mais franchement, les sponsors décidés à étoffer ma garde-robe sont les bienvenus. Port de vêtement avec classe garanti en échange. Qui veut en découdre ?









lundi 23 septembre 2013

« Just want you to miss me »

Ce matin, j’ai aimé...
entendre sur France Inter, juste avant de sortir, un nouveau titre de Grand corps malade... en duo avec une voix que je reconnais et identifie soudain comme étant celle de Sandra Nkaké. La chanson raconte une histoire de rupture où le garçon fait semblant de ne plus souffrir. “Même pas mal, hein !”... Mais le son refrain dit tout de même : “je veux juste te manquer”. Très beau. Très aérien. Avec des keyboards façon balafon. Ça fait tellement de bien d’entendre ça après les histoires de prise d’otages à Nairobi et de victoire d’Angela Merkel... Allez je file. Tâcherai de trouver le clip plus tard. Bonne journée à tous.

https://www.youtube.com/watch?v=Obq62ccIHX0

samedi 21 septembre 2013

Autour de son cou



Chimamanda Ngozi Adichie sera tout à l’heure à la Bnf dans le cadre du Festival des écrivains du monde. Rien de moins que la possibilité d’aller à la rencontre, à Paris, de Dany Laferrière, Salman Rushdie, Walter Mosley, David Grossman, Amin Maalouf etc… Ça se passe depuis hier, dans différents lieux de la capitale et tout à l’heure c’est donc avec elle, Chimamanda (je l’appelle par son prénom comme d’autres disent “Miles”), celle qui exprime si bien ici le “danger d’une histoire unique”… Celle dont j’ai lu avec si grand bonheur The Thing around your neck, au printemps. Se peut-il que j’aie gardé pour moi ce formidable recueil de nouvelles ?

Chez Gallimard (Paris), traduit de l’anglais par Mona de Pracontai. En anglais chez Fourth Estate (London). Et… au grand auditorium de la Bibliothèque nationale de France, 17h, ce 21 septembre. Conversation avec Marie Darrieussecq. Modération : Catherine Simon. Allons-y dare-dare !

vendredi 20 septembre 2013

Guitare, jazz et Sénégal wallaye !

Aujourd’hui j’ai aimé...
le nouveau clip d’Hervé Samb.
Avec la perspective d’un disque à paraître, "Time to feel" (Such Prod/Harmonia Mundi) et d’un concert, jeudi prochain, le 26 septembre, au New Morning, elle est pas belle la vie ?

dimanche 15 septembre 2013

Luminothérapie

Oooh le coup bas de la pluie, cette semaine, étendant ses rideaux noirs sur toute la France, histoire de rappeler à ceux qui n’avaient pas compris que l'automne pointe son nez, que les vacances sont terminées et qu’on n’est plus là pour rigoler...
Ooooh le plaisir de savoir que là-haut à La Villette,
le festival de jazz fait la jonction entre les beaux et
les mauvais jours... et que j’ai peut-être raté une fois de plus Seun Kuti, mais que Fatoumata Diawara, elle, est bien là. C’était mercredi. Il faisait toujours ce temps à ne pas mettre un scooter dehors. Et la Cité de la musique semblait trop froide aussi, trop vaste et le public un peu gelé, assis là, à voir arriver la belle avec sa guitare, sa tête enturbannée, sa robe pagne et… ses baskets de boxeur.
Et au bout de quelques minutes, MAGIE. Le Mali s’invite à Paris. La percussionniste française se lâche. Le bassiste fait son bassiste camerounais (il n’y a pas au-dessus des Camerounais pour la basse). Et la sauce prend :  piment, cumin, curcuma, gingembre, tralala. Je prends une ou deux photos en douce et je me lève pour danser (et d’ailleurs tout le monde s’y met). Fatoumata Diawara chante, joue de la guitare, danse comme une princesse, entraîne le public et remet un peu de lumière dans la froidure d’automne. Fatoumata est lààààààà…Et pour trouver des infos sur ses dates de concert, c’est par ici.

dimanche 8 septembre 2013

Sésame, ouvre-toi !


Une caverne d’Ali Baba pour la rentrée, ça vous dit?

Il suffit d’aller frapper à la porte de Ferouz Allali.






Une algérienne de naissance devenue togolaise de coeur,

une parisienne installée dans le XIème par adoption,

une admiratrice d’un travail artisanal qu'elle souhaite préserver,

une styliste-créatrice elle-même de vêtements et de bijoux.

Vous trouverez donc des bijoux, des cailloux, des joujoux pour vous et vos p’tits choux…







…chez Africouleur, une boutique en forme de grotte secrète remplie de trésors où vous serez très bien accueillis. Mais je vous préviens, il vous sera difficile de ressortir sans vous offrir au moins un petit quelque chose de joli.








C’est où tout ça? Au 108 rue St Maur, tout près du métro Parmentier, boutique, show-room et sourire de la patronne compris.

Africouleur tél : 01 56 98 15 36 www.africouleur.com et sur face de bouc aussi.

Pour mieux soutenir le travail de la cinquantaine d'artisans d’Afrique de l’ouest avec lesquels elle travaille, Ferouz Allali a créé l’association “Aidons-nous !”… Rejoignons-la !

 

lundi 2 septembre 2013

Wish List

Pour cette rentrée, je ne prendrai pas de “grandes résolutions”. Trop risqué ! Dès les premiers frimas, on craque. En revanche, pourquoi ne pas formuler quelques voeux ? Après tout, une nouvelle année commence. Alors je souhaite à tous santé, prospérité,
et le bonheur de
… vivre encore quelques belles journées ensoleillées,… de lire un roman fort… La Saison de l’ombre vient de sortir des fourneaux de Grasset. Rendez-vous avec Léonora Miano  pour en discuter, le 18 septembre, au musée Dapper.



… de voir un super spectacle… Swan Lake, ou la version sud-africaine-métisse-gay du Lac des cygnes, par Dada Masilo. J'en avais déjà parlé ici… La troupe repasse au Théâtre du Rond-Point, ne laissez pas passer votre chance !

… d'écouter un bon disque… Sketches of Ethiopia, nouvelle production de Mulatu Astatke, musicien jazz éthiopien dont le style me donne la délicieuse impression de pénétrer dans un salon de thé des années 70. Rendez-vous avec lui le 10 octobre prochain, au Trianon.

… de boire un thé justement, dans le patio de la Grande mosquée de Paris, histoire de me rappeler les beaux jours du mois d'août au Maroc.

… et de découvrir, pour rester encore un peu dans la note, une caverne d'Ali Baba en plein Paris. Mais ça, je vous en parlerai dans le prochain post. Point trop n'en faut pour une reprise.

Très bonne rentrée à tous et toutes !

dimanche 21 juillet 2013

Le rock fort… de la Réunion

Hier soir, j’ai aimé…
découvrir la musique du Réunionnais Mounawar, à L’Entrepôt.  On découvre ainsi parfois, par hasard, de véritables pépites à Paris. Trois musiciens sur scène : Mounawar, compositeur, chanteur et guitariste, ainsi qu'un bassiste et un batteur dont je n’ai pas retenu les noms. En prime, en fin de premier set, Lulendo, l’Angolais à la voix d’or. Ma chance, c’est que je vais pouvoir me rattraper sur les noms et la musique en assistant à un deuxième concert, mercredi soir, à la Péniche Petit Bain. Parce que vous l’aurez compris : ce trio-là vaut sacrément le déplacement. C’était à la fois cool, rock, fort, très pro, très bon, et… j’adore les sonorités du créole de la Réunion. Vivement mercredi.
Un petit aperçu ici.Pssst ! Le concert de mercredi, c’est gratuit !
http://www.petitbain.org/MOUNAWAR?date=2013-07-24&id_mot=6

mercredi 17 juillet 2013

La go de Yop, non ?

Aya… ben c’est aujourd’hui que ça sort, déh ! C’est le moment d’envahir les salles de ciné. Le film est hilarant, comédie de moeurs bien sentie avec, en prime, des inserts de pubs réelles des années 1970... Pour les gars branchés et les gos “infrarouges” (hé, hé, hé, vous comprendrez en voyant le film). :-))
Aïe Aïe Ayaaaa ! C’est la go à ne pas rater !


lundi 15 juillet 2013

Un “Grigris” pour la vie

Hier, les Tchadiens étaient invités à défiler sur les Champs Elysées... mais pour moi, le Tchad, c’était le film de Mahamat Saleh Haroun, Grigris... Deux vies fracassées, de l’argent à trouver, du trafic, des voyous, la vie qui vient et la mort qui rôde…

mercredi 10 juillet 2013

Afro design

S'asseoir, se coucher et rêver... Pour les deux premières propositions, ce sera impossible, je vous préviens tout de suite. A moins que vous ne teniez à vous faire sortir de la salle d'expo manu militari par un gardien. Mais rêver, ça, ce sera possible. Rêver les yeux ouverts. Car il y a de quoi écarquiller les yeux devant bien des objets comme je l'ai fait en observant par exemple les appui-têtes finement sculptés du premier étage du Musée Dapper. Torture pour le cou ou posture zen du penseur cherchant à son esprit en éveil ? Mais je plaisante, je plaisante. La vérité c'est que moi, j'aimerais bien en avoir un appui-tête comme ça, chez moi, ou le grand lit créé par le designer Kossi Assou, ou bien le siège Mobutu, tiens, qui ressemble à une pauvre chaise roulante rendue soudain attractive et confortable par sa peau de léopard...
Plus que trois jours les amis pour voir ou revoir l'exposition que le musée Dapper consacre au design dans l'art de vivre en Afrique... J'y ai particulièrement apprécié le mélange entre art ancien et design contemporain.
Et, en hors d'oeuvre, dans la première salle, de grands portraits de rois africains réalisés dans les années 1990 par le photographe Daniel Lainé.
Le palanquin en forme d'automobile d'un roi vous étonnera sans doute tout autant que le cache-nez métallique d'un autre, la magnificence des atours d'un monarque puissant comme le dénuement d'un simple roitelet. De quoi rêver, c'est bien ça, mais seulement jusqu'au 14 juillet. Allez-y fissa.

Musée Dapper, 35 bis rue Paul Valéry, 75016 Paris et www.dapper.fr


vendredi 5 juillet 2013

Le “mook” de l’été

… c’est MUZE… le joli magazine-book littéraire et féminin que l’on aime savourer. Le numéro de cet été comporte un dossier sur la création du point de vue des femmes, sur le continent africain. Un sujet qui m’intéresse... et auquel j’ai participé.

samedi 29 juin 2013

Guy Lux, sors de cette bière !


À Conakry, quand on a soif, on boit de la Flag, de la Castel ou  de la Gui(née)luxe… Simple comme une bonne bière.

jeudi 27 juin 2013

Les allumettes suédoises de Guinée


C’est l’histoire d’une boîte d’allumettes achetée à Kendoumaya (Guinée). Je pense que les allumettes sont guinéennes… ou indiennes quand je comprends que ce que je prenais, de loin, pour une panthère, est en réalité un tigre. Mais les allumettes ne sont pas indiennes non plus : ce sont des allumettes suédoises… Et voilà comment une résidence d’écriture que j’animais s’est terminée sur un clin d’oeil littéraire. Comprenne qui pourra.

vendredi 14 juin 2013

Afrofuturisme

Aujourd'hui, j’ai aimé…
découvrir l’existence de la revue d’art contemporain interactive Africadaa, revue plateforme, créée par un collectif d’artistes, et qui se propose d’apporter, je cite : « un autre perspective à la scène artistique contemporaine en racontant l'histoire et les trajectoires des communautés d’artistes au-delà des frontières du marché ». Et de qui on parle dedans? Chinua Achebe, Yinka Shonibare, Jean-Pierre Bekolo, Sun Ra… entre autres. Et dire qu’ils en sont déjà à la cinquième édition. Et dire que je n’étais même pas au courant ! Feuilletez-la avec moi ! C’est par ici

lundi 3 juin 2013

C'est du joli !

Ce week-end, j’ai aimé…

… retrouver le travail des éditions Carnets-livres, au salon du livre de Chatenay-Malabry.

Des livres originaux, fiction poétique, théâtre, façonnés, assemblés et reliés à la main, un par un.

J’adore cette idée du travail artisanal de l’auteur d’un texte, qui s’ajoute à celui d’un peintre ou d’un dessinateur… Puis ce qu’ils font se retrouve au sein de pages assemblées, façonnées et reliées tout aussi artisanalement par un éditeur dont la collection se reconnaît à ses couvertures en tissu pagne… Non mais regardez-moi ça !