Aujourd’hui j’ai aimé…
découvrir les pièces somptueuses de la nouvelle exposition du Musée Dapper, Initiés – Bassin du Congo. Masques, parures, sièges… l’expo présente magnifiquement les oeuvres et les objets utilisés lors ces rites de passage et de formation que l’on appelle l’initiation. Cette expo, je l’ai vécue comme une promenade au coeur de la forêt équatoriale, comme une approche du mystère, avec l’envie tout à la fois de le décrypter et de ne pas le comprendre. L’exposition m’a touchée également parce qu’elle renvoie sans aucun doute à cette Afrique ancienne dont l’image d’Epinal disparaît aujourd’hui bien souvent derrière les flashs d’une actualité pathétique… Une Afrique qu’heureusement la beauté de ces pièces immarcesibles perpétue à travers les temps.
Prière aux masques
Masques ! Ô Masques !
Masques noirs masques rouges, vous masques blanc-et-noir
Masques aux quatre points d’où souffle l’Esprit
Je vous salue dans le silence!
Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion.
Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane
Vous distillez cet air d’éternité où je respire l’air de mes Pères.
Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette comme de toute ride
Qui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l’autel de papier blanc
A votre image, écoutez-moi !
Voici que meurt l’Afrique des empires – c’est l’agonie d’une princesse pitoyable
Et aussi l’Europe à qui nous sommes liés par le nombril.
Fixez vos yeux immuables sur vos enfants que l’on commande
Qui donnent leur vie comme le pauvre son dernier vêtement.
Que nous répondions présents à la renaissance du Monde
Ainsi le levain qui est nécessaire à la farine blanche.
Car qui apprendrait le rythme au monde défunt des machines et des canons?
Qui pousserait le cri de joie pour réveiller morts et orphelins à l’aurore?
Dites, qui rendrait la mémoire de vie à l’homme aux espoirs éventrés?
Ils nous disent les hommes du coton du café de l’huile
Ils nous disent les hommes de la mort.
Nous sommes les hommes de la danse, dont les pieds
reprennent vigueur en frappant le sol dur.
Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre
République démocratique du Congo, Statue funéraire kakungu du bukota
découvrir les pièces somptueuses de la nouvelle exposition du Musée Dapper, Initiés – Bassin du Congo. Masques, parures, sièges… l’expo présente magnifiquement les oeuvres et les objets utilisés lors ces rites de passage et de formation que l’on appelle l’initiation. Cette expo, je l’ai vécue comme une promenade au coeur de la forêt équatoriale, comme une approche du mystère, avec l’envie tout à la fois de le décrypter et de ne pas le comprendre. L’exposition m’a touchée également parce qu’elle renvoie sans aucun doute à cette Afrique ancienne dont l’image d’Epinal disparaît aujourd’hui bien souvent derrière les flashs d’une actualité pathétique… Une Afrique qu’heureusement la beauté de ces pièces immarcesibles perpétue à travers les temps.
Masque luba de la société bukasandji (République démocatique du Congo)
Photo de Hugo Maertens, Bruges, MRAC Tervuren ©
Prière aux masques
Masques ! Ô Masques !
Masques noirs masques rouges, vous masques blanc-et-noir
Masques aux quatre points d’où souffle l’Esprit
Je vous salue dans le silence!
Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion.
Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane
Vous distillez cet air d’éternité où je respire l’air de mes Pères.
Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette comme de toute ride
Qui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l’autel de papier blanc
A votre image, écoutez-moi !
Voici que meurt l’Afrique des empires – c’est l’agonie d’une princesse pitoyable
Et aussi l’Europe à qui nous sommes liés par le nombril.
Fixez vos yeux immuables sur vos enfants que l’on commande
Qui donnent leur vie comme le pauvre son dernier vêtement.
Que nous répondions présents à la renaissance du Monde
Ainsi le levain qui est nécessaire à la farine blanche.
Car qui apprendrait le rythme au monde défunt des machines et des canons?
Qui pousserait le cri de joie pour réveiller morts et orphelins à l’aurore?
Dites, qui rendrait la mémoire de vie à l’homme aux espoirs éventrés?
Ils nous disent les hommes du coton du café de l’huile
Ils nous disent les hommes de la mort.
Nous sommes les hommes de la danse, dont les pieds
reprennent vigueur en frappant le sol dur.
Léopold Sédar Senghor, Chants d'ombre
République démocratique du Congo, Statue funéraire kakungu du bukota
Photo de Roger Asselberghs, MRAC Tervuren ©
République démocratique du Congo, Statue nkishi
Photo de Roger Asselberghs, MRAC Tervuren ©
… Et comme toujours à Dapper, la première salle est consacrée à l’art contemporain, pour une installation “en écho”. Cette fois, c'est le plasticien béninois Romuald Hazoumé qui, avec ses oeuvres réalisées à partir de bidons d'essence interroge la modernité des rites et critique les sociétés africaines. Un clin d’oeil savoureux.
“Le vaudou” (1992) Photo de Claude Postel
“Miss Dakar” (2011) Photo de Florian Kleinefenn
Ça se passe au Musée Dapper, avec plein d’événements autour, jusqu’au 6 juillet 2014.
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