dimanche 29 décembre 2013

On est où là ?

Franchement Salgado… ça m’a déçue. Déçue, oui et je me rends bien compte en disant cela qu’il est particulièrement difficile de critiquer un photographe aussi immensément reconnu par le public et les médias…Les photos étaient absolument superbes, là dessus, rien à dire. On plonge avec lui dans le froid polaire, l’eau glacée ou au contraire la chaleur du désert namibien… Les paysages et les animaux, ça va. C'est même époustouflant.Là où ça se gâte, si je puis dire, c'est avec l'impression que l'on éprouve en lisant, en particulier, les légendes qui accompagnent les photos des humains.

dimanche 22 décembre 2013

Sous vert printemps

Ça y est, le solstice d'hiver, c'était hier. La nuit la plus longue de l'année est derrière nous, et pour moi, les petites secondes que l'on va grappiller chaque jour à partir de maintenant sont "toujours ça d'gagner" . C'est même plus que ça : cette clarté qui s'annonce, même si on ne la percevra réellement pas avant quelques semaines, est comme un secret espoir, qui se glisse au bout de la nuit… des secondes qui se rajoutent aux secondes… J'adore penser à ce qui se prépare pendant ce temps, la germination des plantes sous la terre… Oui, oui, je sais, ça fait naïf et bucolique, mais c'est pourtant à toute cette vie à venir que je pense quand je regarde ce sous-verre. Je le  regarde tous les jours parce qu'il se trouve dans ma cuisine et vous avouerez que c'est une bonne manière de faire un pied de nez à l'hiver. L'artiste qui les réalise s'appelle Le Nègre de Gorée. Et comme dirait ma fille, "c'est trop frais !


 

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Sous vert


Ça y est, le solstice d'hiver, c'était hier. La nuit la plus longue de l'année est derrière nous, et pour moi, les petites secondes que l'on va grappiller chaque jour à partir de maintenant sont "toujours ça d'gagner" . C'est même plus que ça : cette clarté qui s'annonce, même si on ne la percevra réellement pas avant quelques semaines, est comme un secret espoir, qui se glisse au bout de la nuit… des secondes qui se rajoutent aux secondes… J'adore penser à ce qui se prépare pendant ce temps, la germination des plantes sous la terre… Oui, oui, je sais, ça fait naïf et bucolique, mais c'est pourtant à toute cette vie à venir que je pense quand je regarde ce sous-verre. Je le  regarde tous les jours parce qu'il se trouve dans ma cuisine et vous avouerez que c'est une bonne manière de faire un pied de nez à l'hiver. L'artiste qui les réalise s'appelle Le Nègre de Gorée. Et comme dirait ma fille, "c'est frais !"

mardi 17 décembre 2013

Abd Al Malik, le juste

 

[youtube]http://youtu.be/0lsr4B-9XPU[/youtube]


C'était superbe, hier soir, le spectacle d'Abd Al Malik au théâtre du Châtelet ! Une découverte pour moi, qui ne m'y connais guère en rap ou en slam.  Formidable. Le spectacle est dédié à Albert Camus, et se propose à la fois comme une ode à l'écrivain et comme une réflexion destinée à interroger notre époque. J'ai été fascinée de bout en bout par les mélodies électroniques au début, les chorégraphies de deux danseurs au corps de caoutchouc, les projections de photos et vidéos, puis lors de la deuxième partie, les guitares électriques, basse et batterie. Pour finir, ce fut le charme étincelant d'un orchestre classique et la présence gracieuse – “classieuse” – de Juliette Greco herself. Tout cela comme un écrin pour des textes magnifiques, écrits par un véritable et grand poète d'aujourd'hui. J'ai noté cette belle phrase, mais il y en avait mille autres à saisir au vol : "J'aimerais avoir toujours la conscience au-dessus de l'appartenance". (Pour voir ce spectacle, Albert Camus, l'art et la révolte, les dates sont  ).

jeudi 12 décembre 2013

Laferrière et Sow vont-ils ferrailler (sous la Coupole) ?

(photo C. Beauregard)
Ma parole, il pleut des académiciens. Je venais d’écrire mon post sur Ousmane Sow quand j’ai appris que l'écrivain québécois, mais qui se prétend parfois japonais et qui est aussi haïtien Dany Laferrière était élu à l’Académie française ! Alors bien sûr, Laferrière, c'est l'auteur de Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer... Mais à propos de fatigue, j'aime tout particulièrement son texte justement intitulé Je suis fatigué... et je ne peux résister à l’envie d’en citer un extrait ici :
« La plupart des gens que je connais (surtout ceux que je rencontre dans les cafés) rêvent d'écrire. Mon rêve c'est de ne plus écrire. Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile. Il suffit de le dire pour que tout le monde vous tombe dessus.

Sow la Coupole

En 1990, dans le premier numéro de Revue Noire, Pierre Gaudibert et Simon Njami posent la question à Ousmane Sow : « Sénégalais, africain, universel, cosmique ou encore homme et artiste… Comment vous situez-vous dans cette échelle de référence souvent sous-jacente à notre vision de créateurs africains ? » Et il répond simplement : « En fait, ce sont les autres qui me situent et heureusement. Parce que si je me disais d'emblée je suis sculpteur ceci ou cela, je pourrais être tenté d'appuyer sur cette spécificité un peu artificielle. Ce qui me ravit en ce moment, c'est de découvrir que je fais des choses qui sont complices de tout le monde. Si ce n'est pas l'universalité, c'est un début. La seule volonté qui m'anime est de donner la vie à mon travail ».

Ousmane Sow, sculpteur, élu à l'Académie des beaux-arts, a été installé hier, sous la Coupole de l'Institut de France.

vendredi 6 décembre 2013

Un peu de bleu, un peu de blues

mort-nelson-mandela-reactions-webJe me souviens de l’époque où il nous était interdit, à la maison, de manger des oranges Outspan. Mon père m’avait expliqué : « Elles viennent d’Afrique du Sud. On ne peut pas soutenir un tel pays, alors on boycotte ses oranges. » Moi, je ne voyais pas très bien pourquoi on ne pouvait pas soutenir un pays comme celui-là puisqu’on s’intéressait à la plupart de ce qui venait d’Afrique. Malgré tout, j’ai essayé à mon tour d’expliquer à mes amis de l’école ce que ce pays avait de différent. Ils ne me croyaient pas. On ne parlait pas de l’Afrique du Sud à l’époque. Et mes amis ne voyaient vraiment pas la différence que cela pouvait faire de ne pas manger de telles oranges...
Puis le nom de Mandela a sérieusement commencé à grandir. À la Fête de l’Humanité, des concerts étaient donnés en son nom. Sa cause commençait à atteindre de plus nombreuses oreilles.
Puis le grand homme est sorti de prison. 27 ans ! Je ne voyais même pas comment il avait pu refuser d’en sortir.
Il a transformé son pays en Nation arc-en-ciel. Il a rapproché les couleurs. Il a rendu les oranges bleu azur.
Il a fait grandir notre humanité.

lundi 2 décembre 2013

Sous les palmiers, la biblio

OK, OK, je sais, les photos sont mauvaises, mais c’est juste pour vous dire que j’y étais, cet après-midi, à la Bibliothèque de l’association Des livres pour tous, à Abidjan.  OK, OK, il n’y a pas d’enfants sur les photos, mais c’est parce que la directrice des lieux, Sonia Touré, a fait ouvrir spécialement pour moi. Quand les enfants sont là, ils sont bien là et depuis 4 ans, ils “s’éclatent” là-bas, à lire les livres, feuilleter les magazines, participer à des animations, assister à des projections de cinéma...
Marguerite Abouet, ma belle Aya2Yop comme je l’appelle, est à l'initiative du projet. Et l’excellent éditeur (et basketteur) Xavier D’Almeida est vice-président de l’association. Franchement, avec des personnes pareilles, je vous garantis que ça ne peut pas être entièrement mauvais.
Décembre vient de commencer et ça m’est enfin monté au cerveau : c’est le moment d'agir concrètement pour prolonger cette superbe aventure. Allez donc voir sur le site comment jouer au Père Noël. Vous me suivez ?

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Avec Sonia Touré qui se bat pour qu’une deuxième bibliothèque Des livres pour tous 

ouvre dans le quartier de Treichville. Le chantier est en cours. Je l’ai vu aussi.

Et OK, OK, il n’y a pas de livres visibles sur l’étagère, à côté de moi. C’est pour mieux vous demander de les remplir, les minous.


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Le contrejour ? Pas grave. C’est la partie gauche de la photo qui compte : vous pouvez apercevoir un petit bout du quartier d’Adjamé, un quartier très populaire d’Abidjan. Un monde fou et collé serré serré serré, vendeurs, acheteurs, porteurs, triporteurs, débrouillards en tous genres… Sonia et moi sommes arrivées quasiment à la nage. Cet espace de lecture à cet endroit constitue une véritable gageure. Sous les palmiers… ou plutôt sous la poussière, le bruit, le soleil à 36 degrés, la dinguerie de la vie quotidienne... la bibliothèque de quartier. Ouf !

Adhérents, partenaires financiers, dons de matériels… Allez voir sur le site comment participer.