dimanche 29 décembre 2013

On est où là ?

Franchement Salgado… ça m’a déçue. Déçue, oui et je me rends bien compte en disant cela qu’il est particulièrement difficile de critiquer un photographe aussi immensément reconnu par le public et les médias…Les photos étaient absolument superbes, là dessus, rien à dire. On plonge avec lui dans le froid polaire, l’eau glacée ou au contraire la chaleur du désert namibien… Les paysages et les animaux, ça va. C'est même époustouflant.Là où ça se gâte, si je puis dire, c'est avec l'impression que l'on éprouve en lisant, en particulier, les légendes qui accompagnent les photos des humains.Les personnes photographiées, dans cette exposition intitulée « Genesis », semblent faire partie du décor, presque comme la faune, la flore et les minéraux. Il y a quelque chose qui me dérange quand on ne nomme personne, alors que ces gens ont des noms et des prénoms, qu’on ne parle d’eux qu’à la manière des ethnologues des années 50 et que, finalement, on nous demande à nous, le public, de regarder sous le nez – mais avec respect hein ! –  ces peuples qui ont « échappé  au monde contemporain ». Mais le monde contemporain, ils en font partie ! Ils sont sur la même planète que nous et à la même heure ! Et je parie même que certains peuvent avoir des radios ou des téléphones portables… Alors pourquoi les renvoyer à un temps d’avant ? Je n’ai envie de regarder aucun être humain comme s’il était tellement particulier qu’il faudrait le mettre sous cloche ou derrière la vitrine d’un musée…


images-4


images-1


images-2 images-3



(Faites-vous une opinion… Ça se passe à Paris, jusqu'au 5 janvier à la Maison européenne de la photographie.)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire