mardi 30 décembre 2014

Dans les rues de "Timbuktu"…

… j'y étais hier, grâce aux images d'Abderrahmane Sissako... Beau, poignant, les adjectifs pour qualifier ce grand moment de cinéma paraissent soudain très banals... Regardez (un peu) ci-dessous, et surtout allez vite en salle !

http://youtu.be/dGO5_qNnz1M

jeudi 4 décembre 2014

Africolor… j'adore !

affiche_zpsd4caf68bOui, je sais, Africolor j'adore, c'est vraiment une rime facile, mais c'est tellement vrai. Ce festival, 25 ans après son lancement, poursuit avec brio ses choix de programmation audacieux et souvent magnifiques: des concerts et des animations pour faire découvrir, apprécier, écouter, déguster les musiques africaines, dans plein de salles de la Seine-Saint-Denis. Alors n'hésitez pas à y aller ! On est à mi parcours des dates. Il y a encore toutes sortes de réjouissances en vue. Et pour commencer, je vous recommande le poète-chanteur-rappeur-conteur Zé Jam Afana qui se produira samedi soir (le 6 décembre 2014) à Bondy. Ce que je l'ai vu faire samedi dernier à la soirée "La boîte magique de Francis Bebey" de Clichy-sous-Bois me rend déjà impatiente d'y aller.
Et pour ceux qui sont frileux à l'idée de traverser le périph', une programmation en écho est à voir au cinéma La Clef, Paris Vème, avec par exemple, Viva Riva lundi soir (8 décembre 2014). Un film+un invité formidable, le guitariste Flamme Kapaya, dont la dextérité et l'originalité arrivent à me convaincre alors que je suis assez allergique à la guitare électrique... Africolor c'est jusqu'au 25 décembre. Foncez les yeux fermés !


http://youtu.be/F-DmOlfHdM0

mercredi 26 novembre 2014

Salon du livre Jeunesse de Montreuil

 



Rendez-vous au  Salon du livre Jeunesse de Montreuil,

sur le stand de l'Oiseau Indigo (B36 au 1er étage),

samedi 29 novembre à 11h et dimanche 30 novembre à 16h

pour une rencontre-dédicace

avec l'illustratrice Isabelle Calin et moi-même, autour des albums

"Aimé Césaire le poète prophète" et "Miriam Makeba, la reine de la chanson africaine"

(Editions Cauris Livres).




 

lundi 24 novembre 2014

Jouer sur les mots

Aujourd'hui, j'ai eu la joie d'animer une rencontre-formation-atelier sur le thème de l'écriture créative, avec des profs francophones du monde entier, membres de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF). Ils étaient tout heureux – nous l'étions ensemble – d'aborder l'enseignement de la langue par la face sud si je puis dire, c'est-à-dire par le plaisir et la jubilation. Pourquoi faudrait-il obligatoirement faire d'abord l'ascension de la face nord, autrement dit apprendre (ou enseigner) une langue en commençant par ses règles de grammaire, d'orthographe ou de syntaxe au lieu simplement de la pratiquer, en se moquant bien de faire des fautes dans un premier temps? N'est-ce pas un peu comme de se mettre face à un piano et de n'avoir le droit d'en jouer que si et seulement si on apprend d'abord le solfège ?


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vendredi 21 novembre 2014

Samedi, c'est "merveilleux"

Trois écrivains à ma table… ronde. Trois écrivains à faire passer sur le grill… J'aurai le plaisir demain de faire parler Kebir  Ammi, Yahia Belaskri et Sami Tchak de leurs derniers ouvrages, à l'occasion du Salon du livre de Châtenay-Malabry. Thème de cette édition: « le merveilleux »… Rendez-vous à 15h.
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jeudi 13 novembre 2014

Dix jours de Traversées…

A partir de demain,  14 novembre et pendant dix jours, rendez-vous à Sénart, en région parisienne, pour la deuxième édition du festival  "Les Traversées de l'Afrique à Sénart", un festival destiné faire découvrir, via la littérature et la création contemporaines , la richesse, la vitalité et la diversité des cultures subsahariennes. Au programme : projections de films, exposition photographique, conférences, cafés littéraires, ateliers d'écriture, rencontres…
Des noms ?  Carmen Souza (jazz du Cap vert, en concert demain soir),
, Muriel Diallo (Côte d'Ivoire), Esther Mujawayo (Rwanda), Lucy Mushita (Zimbabwe), le critique littéraire et éditeur Bernard Magnier, le journaliste musical François Bensignor, les films de Mahamat Saleh Haroun (Tchad)...
Et devinez quoi ? J'en suis !
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Vous trouverez le programme complet en cliquant ici.

lundi 27 octobre 2014

Danser pour partager des histoires

Regardez cette video. Elle raconte le parcours d'un chorégraphe remarquable, Faustin Linyekula, de la République démocratique du Congo et dont la compagnie, Studios Kabako s'implique artistiquement et socialement à Kisangani, tout en se produisant sur les plus belles scènes du monde.Linyekula raconte des histoires, à travers ses spectacles. Les problèmes d'eau par exemple, hein? Avez-vous déjà pensé que le problème de l'eau potable pouvait devenir un sujet de création chorégraphique? Studio Kabako est "un esprit, un état d'être", dit-il
Il vient de remporter le Curry Stone Design Award 2014. Une distinction prestigieuse pour un travail d'exception.

http://youtu.be/jQrpqLidqFw

 

 

jeudi 16 octobre 2014

Tchica tchica tchix Tchicaya

C'est un petit morceau de bravoure. Un essai littéraire dont on se dit d'avance qu'il faut prendre son temps et rassembler tous ses neurones pour le comprendre, car il sera forcément écrit en "gros français" et on risque de s'y perdre. Et puis on plonge. Parce que Boniface Mongo-Mboussa, l'auteur de l'essai, sait nous prendre par la main et nous expliquer pourquoi, depuis un jour de 1987, alors qu'il était étudiant à Leningrad, il s'est arrêté dans le métro pour lire un article consacré à l'écrivain Tchicaya U Tam'si, ainsi qu'un poème de celui-ci. Et comment encore, depuis, il n'a plus cessé de lire sa poésie. Tchicaya U Tam'si, le viol de la lune - Vie et oeuvre d'un maudit réhabilite un poète, dramaturge et romancier congolais méconnu, qui occupa pourtant le terrain littéraire en son temps (1931 - 1988), ainsi que  les rayonnages des librairies,  et l'esprit des critiques et chercheurs en littérature francophone... et qui rencontra un public.

Boniface Mongo-Mboussa raconte Tchicaya, de Brazzaville à Paris, de l'école primaire où il était un cancre aux cercles parisiens où il fut reconnu au point de disputer  (ou supputer avoir) le prix Nobel à son confrère de plume et finalement lauréat Wole Soyinka. Il faut oser raconter une telle époque et l'écrire parce que l'on aime des textes et en comprend la valeur, alors que leur auteur ne dit plus rien à personne ou presque, y compris dans son pays d'origine. Boniface Mongo-Mboussa a osé, brillamment, et les éditions Vents d'ailleurs l'ont suivi, ainsi que Gallimard, où les oeuvres complètes d'U Tam'si se trouvent rééditées. Un essai brillant, qui a la finesse de rendre ses lecteurs plus intelligents. Alleluia ! Il est encore des personnes qui osent écrire et publier des textes comme celui-là.

samedi 11 octobre 2014

L'année des jeunes filles ?

 

livre malala2Hier, le prix Nobel de la paix est allé à  la très jeune et courageuse Malala Yousafzai. Une décision forte et, à mes yeux, l'une des plus justes qu'aient jamais pris les jurés du Nobel pour cette distinction.
Aujourd'hui, c'est la  Journée internationale des filles, une date insuffisamment connue et dont il faut, comme pour le prix de Malala, mesurer toute l'importance et la force symbolique. Traiter le mieux possible les fillettes, les filles, les jeunes filles, en leur donnant les mêmes chances que les garçons devrait être normal et non poser question. La Journée internationale des filles a pourtant été mise en place comme une nécessité, depuis trois ans, afin d'attirer l'attention sur cette part de l'humanité trop souvent fragilisée, trop souvent minorée. Restons vigilant(e)s.

jeudi 9 octobre 2014

La belle allure

Dommage que personne ne m'ait demandé qui j'avais préféré, durant la Fashion Week, la semaine dernière. Parce que si on m'avait demandé, je n'aurais pas cité un designer ou une marque, j'aurais cité le plus joli look que j'aie pu voir ces dernières semaines, hors tendances et hors podiums. Le look de ce jeune garçon très stylé.
Si c'est pas d'la belle allure, ça ! Et du côté de la belle ouvrage photographique, c'est par ici, M'sieurs-dames,  qu'il faut regarder : © Alain Paris.


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dimanche 5 octobre 2014

Le concert de Julia Sarr…

… c'est ce soir, 6 octobre 2014...

http://youtu.be/Vuc8-mGk4s8

au Studio de l'Ermitage. Un endroit où être au chaud et se sentir bien, grâce à la voix et la présence exceptionnelle de Julia, en ce début d'automne parisien.

mercredi 1 octobre 2014

Le savoir fer d'Ousmane Mbaye…

… designer sénégalais… C'est jusqu'au 5 octobre au « 104 », à Paris.

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Ousmane Mbaye a aussi un site où on peut voir et comprendre son travail en détail. Pour le voir, cliquez ici.

vendredi 19 septembre 2014

En septembre, on veut (déjà) croire au Père Noël

C'est vrai, quoi, le monde ne s'arrange pas tellement, on devrait même dire qu'il déraille et se dérange terriblement. Alors je fais comme Julia Sarr.

http://youtu.be/cpJNicaFdE0

Et pour la sortie du disque, c'est donc le 22, hein. Et le concert, le 6 octobre. Super chanteuse, voix délicieuse. Noël, en somme.
Save the date !

lundi 15 septembre 2014

Naufrages

Ces naufragés dont on nous parle régulièrement dans les bulletins d'information... Il y en a encore eu  hier, tandis que d'autres habitants de la même Terre, comme moi, dormaient tranquillement. Ils sont partis poussés par l'espoir,  décidés à en découdre avec les infortunes de leurs vies, inquiets sans doute également… Ils ont fini aspirés par les flots.
Notre monde, quelle dinguerie !

M'est revenu le tempo si juste du clip du nouveau disque de Tony Allen. Et ces images, que je trouvais trop dures, à première vue : des regards droits, dignes et tristes. Le nu de la vie. Comme un hommage.

http://youtu.be/8-hMkHkoFrU

Tony Allen avec Damon Albarn, "Go back", dans l'album Film of Life qui sortira le 21 octobre chez Jazz Village.

samedi 13 septembre 2014

En septembre, on plonge dans un bon roman

 

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Celui-ci est très bon et comme j'ai eu le privilège de le lire au mois d'août, je peux garantir que je ne parle pas sous l'influence des critiques (toutes élogieuses).
Le livre commence par la mort, en direct – et au présent de l'indicatif – d'un père qui, en "démissionnant" de son statut de pater familias quelques années avant a fait voler en éclat sa famille. Au fil des pages, on découvre la mère et les enfants, désormais tous éloignés les uns des autres, isolés, brisés à des degrés divers et soudain poussés par la nécessité de se réunir en raison du décès. Chacun va être amené à révéler ses blessures et s'ouvrir ainsi, paradoxalement à un nouveau futur.
L'auteure, Taiye Selasi, originaire de Ghana et du Nigeria, grandie en occident, m'a bluffée par sa façon de faire naître chaque scène, comme les images d'un film. Elle nous entraîne dans les pensées de chacun, mais également dans des univers géographiques, sociaux, visuels et sensoriels très différents. Autant d'espaces – aux Etats-Unis, au Ghana, au Nigeria – auxquels les personnages appartiennent par leurs liens ancestraux ou par leur éducation. Au lieu de m'attacher à un personnage en particulier, je me suis sentie étrangement à l'écoute de chacun, percevant leurs fêlures les unes après les autres, comme on suit une lézarde sur un mur, du bout des doigts.

Le ravissement des innocents de Taiye Selasi (Ghana must go, traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter). Gallimard

mercredi 10 septembre 2014

En septembre, on soutient...

... l'émouvant projet de film "Dakar, ta nostalgie" de Florence Arrrigoni Neri. Comme une gauchère contrariée, Florence a été longtemps productrice avant de comprendre enfin qu'elle avait aussi envie de réaliser ses propres films. Les images ci-dessous me touchent et me donnent envie de plonger dans une histoire plus longue et sur grand écran."J'ai ta nostalgie", c'est ainsi que s'expriment parfois les Sénégalais pour dire "Tu me manques". Réflexion sur la mort, signe aux amis disparus, mais également récit d'une histoire personnelle et profonde avec un pays, le film de Florence Arrigoni Neri raconte tout cela.  Le tournage a déjà eu lieu et le projet n'attend plus que quelques moyens pour être totalement finalisé. On ne va quand même pas laisser passer cette occasion de se faire du bien ! Pour en savoir plus, c'est par ici.

http://dai.ly/x25am57

samedi 6 septembre 2014

On septembre, on frétille d'impatience…

… de faire plein de nouveaux trucs. Alors on saute sur son scooter…(Celui-ci est de la designeuse sud-africaine Julie Juu qui a créé la marque "Shine-Shine")...

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Et on file voir  le nouvel accrochage d'art moderne à Beaubourg  (ouf, le Pirate et le Marin de Samuel Fosso sont en salle 10, c'est déjà ça. Les archives de ce grand artiste photographe camerounais ont été en partie détruites par des pillards, il y a quelques mois, à Bangui.)  (Bon, OK, les photos sont minuscules, mais sur le mur de Beaubourg, c'est grand et bluffant).

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Puis on se place sur la ligne de départ, direction Montreuil pour le concert de la fin de semaine… prochaine. À vos marques, prêts…? Et en plus, c'est gratuit.

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vendredi 5 septembre 2014

En septembre, on chausse…

… des lunettes noires pour se faire croire qu'il fait encore très beau.

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Et si elles sont signées Imany, c'est encore mieux.

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jeudi 4 septembre 2014

mercredi 3 septembre 2014

À la rentrée… on se fait beau

Un souvenir retrouvé cet été : cette enseigne, achetée par une grande amie à Dschang (Cameroun), sans doute dans les années 1960, et que j'aime retrouver dans la fraîcheur de sa maison varoise, quand le soleil, à l'extérieur, darde ses rayons.
Un souvenir associé me revient : celui d'une autre enseigne, vue en Côte d'Ivoire. Mais il faut me croire sur parole car je n'ai pas de photo pour en attester. Sur l'enseigne, après les différentes coupes proposées, une ligne précisait : "Chauves : demi tarif".

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lundi 28 juillet 2014

Les ombres de l'été

Des avions tombent, des bombes explosent. Des destins sont stoppés par la folie humaine,  des familles bouleversées par des projets qui les dépassent. Larmes de colère, larmes de tristesse devant ce monde qui semble tomber à la renverse.
Alors qu'a un peu baissé, aujourd'hui, la chaleur estivale, je pense à ces coeurs en suspens, ceux des parents, des amis, des amoureux, en apnée soudain, sans réponse devant les événements du monde. Moi qui, souvent, préfère ici les bulles pétillantes de la vie, je ne peux pourtant pas m'empêcher de penser souvent à cette obscure part de l'être humain, cette part qui l'amène à détruire cette même vie qu'il sait d'autres fois célébrer.

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Dans le magazine Marie-Claire d'août, un reportage raconte la longue attente des mères qui, au nord du Nigeria, attendent le retour (possible?) de leurs filles enlevées parce qu'à l'école, elles étudiaient. Que de pas en arrière ! Notre monde est ainsi fait : d'un côté la plage, de l'autre une vertigineuse solitude. Texte et photos (signés Manon Quérouil-Bruneel et Véronique de Viguerie ) sont aussi forts que la douleur est intense.
Love everyday, m'a dit un ami américain. Love. Everyday.

jeudi 24 juillet 2014

L'effet "pantsula"

Je l'ai vu ce spectacle formidable d'où l'on ressort plein d'énergie : "Via Sophiatown" par la compagnie Via Katlehong Dance.

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Ça se passe au théâtre de la Cité universitaire de Paris mais en moins de cinq minutes, on est transporté dans une Afrique du Sud pleine d'entrain… Jusqu'à ce que tout bascule, dans les années 1960 et 1970 en raison des déplacements de population imposés par  l'apartheid. Le quartier anciennement "mixte" de Sophiatown, à Johannesbourg, se vide de ses habitants, regroupés par races dans des zones géographiques différentes. Les noirs se retrouvent dans les townships où les conditions de vie iniques, la criminalité, le chômage n'empêchent pourtant pas l'émergence de la culture "pantsula", qui mêle danse, musique, codes vestimentaires… De quoi conjurer le sort, en somme. Via Sophiatown raconte tout cela, sous forme de comédie musicale. Quant à la pantsula, ce fut un choc d'originalité, d'énergie, de vitesse, d'érotisme, de force et de virtuosité. La salle,  médusée au départ, a fini debout, avec, pour certains spectateurs, une telle envie de danser qu'ils ont rejoint les danseurs sur scène. Bienvenue au cabaret !
(Jusqu'au 3 août 2014)

http://youtu.be/Pr1-CW5q5lg

mercredi 16 juillet 2014

Great Black Expo

Aujourd'hui j'ai aimé…
…prendre le temps de circuler, casque aux oreilles, yeux bien ouverts, dans l'exposition Great Black Music à la Cité de la musique. Un parcours formidable à travers les époques,
les idées, les rythmes, les sons. Un cocktail explosif et roboratif pour tous ceux que ces musiques touchent, c'est-à-dire à peu près… le monde entier. De courts documentaires aux textes extrêmement bien tournés retracent la vie de nombreux musiciens ou l'émergence et le succès de différents styles musicaux. De quoi passer, paraît-il, jusqu'à 11 heures sur place. Je n'y suis restée que trois heures mais je me réjouis déjà d'avoir encore le temps d'y retourner. C'est jusqu'au 24 août. On se retrouve là-bas?

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jeudi 10 juillet 2014

Paris Africans

Il est parfois des livres, posés depuis un moment sur un rayon de sa bibliothèque, que l'on redécouvre parce qu'une amie "flashe" dessus. C'est ce qui vient de m'arriver avec cette petite pépite graphique, Les Carnets de l'Afrique à Paris (Parigramme),

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dont j'ai dû me séparer sur l'insistance d'une amie aimantée par les textes de Catherine M'Bdoudi et les illustrations d'Alain Korkos. Ouf ! De temps en temps ça fait plaisir de compter sur la librairie électronique pour réassortir rapido ses rayons. Je feuillette et re-feuillette donc à nouveau cette Afrique à Paris dont j'aime le ton, le style, la simplicité, la justesse.
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© Alain Korkos

 

 

samedi 28 juin 2014

Menace to society

Il est des sujets dont parler est difficile. Les organisations internationales et les ONG les abordent et nous sensibilisent à la question. Mais pour moi, l'art reste le meilleur medium pour me faire appréhender le malheur.  Ainsi la céramiste Sana Musasama aborde-t-elle les  menaces qui, à travers le monde, pèsent sur les femmes. Elle traite en particulier la question de l'intégrité du corps féminin en évoquant les mutilations qui désintègrent, au-delà des femmes, l'idée d'une société où chaque être humain serait l'égal d'un autre et libre de disposer de son corps comme il l'entend.
Quand une partie du corps contrôlée, empêchée, menacée, se transforme, devient autre, comme une part étrange et étrangère de soi-même…

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mercredi 18 juin 2014

Que le lion ne meure pas ce soir !

C'est le moment où jamais de me sentir camerounaise : les Lions jouent contre les Croates, ce soir... Et ma copine Joëlle Esso a pris la peine de créer ce clip plein de joie et d'énergie à l'occasion du Mondial. (Inutile de dire ici, je suppose, qu'en vérité je suis restée fidèle aux Brésiliens depuis que, dans mon enfance, j'ai vu les prouesses de Pelé).

http://youtu.be/QeSBMfJbGwo

Il faut dire que la belle Joëlle est assez branchée foot : la bande dessinée Eto'o fils (éditions Dagan, c'est elle. Et c'est très chouette. Lisez aussi ses oeuvres précédentes : Petit Joss (Dagan), par exemple, une BD qui raconte ses souvenirs d'école... au Cameroun, toujours.
Ngila o boso ! (En avant les lions !)

 

jeudi 22 mai 2014

Musique classique du Mali

Je me souviens d'un concert de Toumani Diabaté au théâtre des Bouffes du Nord en 2008. Cela se passait un dimanche "en matinée" comme on dit (vers 16h je crois) et la météo contrariée de ce printemps-là ne donnait guère envie de sortir. Mais Toumani Diabaté est un exceptionnel joueur de kora et la kora est un instrument magique – à mes yeux l'un des plus beaux d'Afrique, par sa forme et par son timbre cristallin. J'aime penser qu'avec sa caisse de résonance en calebasse et ses 21 cordes, l'instrument raconte la vie (ne dit-on pas que sept cordes parlent du passé, sept du présent et sept de l'avenir?).
Le récital fut fabuleux : les sons coulaient de l'instrument comme la pluie et le vent, contant littéralement les quatre saisons. Les personnes présentes, happées par le talent de l'instrumentiste, fascinées par la magie du lieu, semblaient en extase.
Une telle musique vient de si loin et fait tellement de bien… qu'elle vaut bien qu'on accueille ses génies en carrosse à Séville comme sur la video suivante !

https://www.youtube.com/watch?v=0DEKQjj6Ga0

Comme il se doit chez les griots, le maître Toumani transmet à son fils Sidiki sa science musicale... et voilà qu'un disque est sorti il y a quelques mois. Un petit teaser pour avoir une idée ?

https://www.youtube.com/watch?v=oCEeaERMfNo

Et voilà le père et le fils à l'affiche de concerts en Europe ce printemps. Si j'étais à Londres, j'irais les voir au Barbican le 30 mai. Je serai à Paris le 10 juin et j'espère bien aller les voir aux Bouffes du Nord, again. Qu'il pleuve, qu'il vente ou fasse soleil, en juin, ne ratez pas ça.

CD Toumani & Sidiki (World Circuit)

 

mardi 22 avril 2014

L'empereur du papier mâché

Vous avez déjà vu un totem? Moi j'ai vu celui-ci, juste en dessous, ce matin, à la mairie du XIIIème arrondissement de Paris. Je l'aurais bien rapporté chez moi pour prier, par exemple, tous les dieux de la Terre et des cieux, ou pour tourner autour en chantant comme les Indiens des films de Western de mon enfance... S'il n'avait pas été aussi haut, aussi important et aussi coloré, je l'aurais emporté discrètement et je l'aurais installé avec fierté chez moi, en plein dans l'entrée.
Ce totem est une "Termitière", en réalité. Et c'est le nom que lui a donné son auteur, Michaël Bethe-Selassié, sculpteur éthiopien et parisien dont l'oeuvre m'émerveille. Quelques oeuvres de Bethe-Selassié sont visibles actuellement et gratuitement jusqu'au 25 avril à la mairie, place d'Italie. Dépêchez-vous d'aller les découvrir. Mais ne venez pas me dire après, qu'en fait, vous vous êtes ruinés jusqu'au dernier denier car vous avez eu envie, contrairement à moi, d'acquérir les totems, les tableaux, le cheval, les familles, le prophète en grande robe etc, etc, etc, etc en toute légalité. Ben oui, qu'est-ce que vous croyez? Bethe-Sélassié est un sculpteur reconnu et très coté.


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samedi 12 avril 2014

Mon clip décontract' préféré du moment

Un pantalon rose, une mobylette et c'est parti pour un petit tour de piste à Paris, avec Bibi Tanga. Goûtez au printemps avec ce musicien d'origine centrafricaine. (Une manière aussi de penser à la Centrafrique autrement...)

[youtube]http://youtu.be/LxOWKyckibc[/youtube]

Et vous saurez tout sur Bibi  ici.

dimanche 6 avril 2014

Quand la fiction fait entendre l'inaudible

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« Hier, je suis resté à la vidéothèque un peu plus tard que d'habitude. Il faut dire qu'il n'y avait pas eu beaucoup de clients au cours de la journée, ce qui est plutôt surprenant à cette période du mois. Pour m'occuper, je me suis mis à ranger les films sur les rayons, dans l'espoir que quelqu'un viendrait m'en louer un au dernier moment. Ensuite, je suis restédebout pendant quelques minutes sur le seuil du magasin. Les gens passaient sans s'arrêter. »
Un homme rentre chez lui en bus, comprend lors de son trajet qu'il se passe quelque chose d'anormal en ville, et réalise progressivement, qu'un drame est sur le point d'éclater et que, tout père qu'il est, il ne va pas pouvoir protéger les siens. Ainsi commence le roman de Boubacar Boris Diop Murambi, le livre des ossements (reparu récemment chez Zulma).
Je me souviens d'avoir été captivée par ce livre, dès les premières pages, lorsque je l'ai commencé, en l'an 2000. En 1994, je n'avais rien compris à ce qui s'était passé au Rwanda. C'était inaudible. Depuis 1994, ça me faisait mal d'y penser et mon esprit se brouillait sans comprendre rien aux images que j'avais pu voir ou aux informations que j'avais pu entendre. Ce livre a commencé à rendre "audible" cette tragédie. Ces premières pages
– qui fonctionnent comme un aperçu, un fait divers en avant-poste d'un récit autre –
ces premières pages, qui racontent simplement la détresse d'un père, m'ont permis d'oser tenter de comprendre. 

En ces jours de commémoration du génocide rwandais, je vous recommande la lecture de ce grand roman, ainsi que de L'Ainé des orphelins, de Tierno Monenembo (Point Seuil), L'ombre d'Imana de Véronique Tadjo (Actes Sud) et Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga (Gallimard). N'ayez pas peur de les lire, la fiction sert aussi de médium.

mardi 18 mars 2014

Céder à Gnahoré

1186956_10152340801246095_1410358015_nGrrrr ! Parfois, il se passe trop de choses à Paris. On finit toujours par rater LE concert, THE événement où il fallait vraiment vraiment être. Grrrr ! C'est ce qui m'est arrivé le week-end dernier. Habib Koité, Kareyce Fotso et Dobet Gnahoré réunis dans la même salle de spectacle, le même après-midi ! Et je n'y étais pas...
Histoire de faire des jaloux, j'avoue que je regrette tout particulièrement de n'avoir pas vu Dobet Gnahoré, que je suis depuis... ses débuts d'enfant-artiste au Village Ki Yi d'Abidjan. Si vous êtes comme moi, voici une manière d'essuyer vos larmes : achetez son nouveau CD. Certes, ça ne remplace pas la présence scénique d'une si brillante artiste – la photo d'Antoine Tempé, ci-dessus, donne déjà une superbe idée de son caractère – mais au moins, ça fait avancer la cause de la musique, des droits d'auteur et des artistes. Le CD s'intitule Na Dré. On l'achète?
(Dobet Gnahoré, « Na Dré » - production : Contre-Jour)

 

mercredi 12 mars 2014

Les mots qui me hantent...

 

Touchée en plein coeur par ces mots de Ray Lema avant-hier, au Théâtre de la Ville,  lors du concert organisé en solidarité avec la Centrafrique : "Quelques mots infimes, pour des crimes infâmes"... Il parlait des viols commis en temps de guerre... "ces jeux d'hommes"...

Ray Lema

« Quelques lignes infimes
pour des crimes infâmes,
tout un peuple infirme
et les larmes d’une femme.
Quelques mots infimes
pour des fautes infâmes,
la conviction intime d’un immuable drame. Dis-moi toi qui sais pourras-tu un jour me pardonner… 
»

Vous pouvez voir ou revoir le concert ici (pour voir Ray lema précisément, avec son nouveau concept, le Nzimbu project, déplacez le curseur jusqu'à 1h13).

 

vendredi 7 mars 2014

En attendant de libérer la Crimée...

Là où il faut être, dans les jours à venir, c'est...

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A partir de ce soir, au musée Dapper, où débutent les événements organisés par l'association Mahogany. En ce mois de mars, le Mahogany March débute musicalement par un récital de Léonora Miano (oui, je sais, elle chante aussi, les gens très doués sont énervants !), et se poursuit par des conférences de Nathalie Etoke et de Cécile Coquet-Mokoko… Mahogany décernera également (le 13 mars) son prix annuel à l'un des textes sélectionnés ici… Vus les débats au sein du jury,  la qualité du livre lauréat est déjà garantie.

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À partir de demain à la galerie agnès b. qui inaugure ce soir, une exposition d'oeuvres d'art imigongo. Kwassa, kwassa? L'origine de cet art du sud-est du Rwanda remonte au XVIIIème siècle. Oeuvre exclusive des femmes, qui décoraient les murs de leurs maisons de ces peintures aux motifs géométriques et bicolores, l'art imigongo est pris en charge dans le cas présent par une coopérative de 125 femmes de Kigali.

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Et lundi soir au Théâtre de la Ville pour un concert de solidarité avec la Centrafrique. Des musiciens africains se mobilisent, et pas des moindres : Lokua Kanza, Youssou Ndour, Ray Lema, Bonga, So Kalmery... La totalité des revenus de la soirée sera versée à l'Espace linga téré de Bangui (Mediapart en parle ici). Allez, on sort nos 20 euros à 20h lundi 10 mars ? Une manière simple de participer nous aussi, au "temps de l'Ubuntu", autrement dit du "partage"... Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me chante.
Et la Crimée? On s'en occupe juste après.

 

 

lundi 3 février 2014

Cheveux et pellicule

Okhai Ojeikere, l'homme qui photographiait les femmes de son pays et leurs formidables coiffures, chaque jour, dans les rues, les fêtes, les commerces, les bureaux, l'homme du studio "Foto Ojeikere" qui a, pendant plus de quarante ans, documenté le Nigeria, Ojeikere est parti, hier à 83 ans, continuer sans doute encore à prendre des clichés dans un autre univers. En 2000, une superbe exposition  avait été consacrée à sa fameuse série Hair style à la Fondation Cartier. Mais que savent les jeunes "nappy" (natural and happy) afropéennes de ce qu'elles doivent de leur allure, de leur affirmation résolue d'elles-mêmes à cet immense pionnier?


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Unknown

jeudi 30 janvier 2014

La tour Eiffel est une girafe

J'ai aimé découvrir cette vision de Paris hier, sous un abri-bus, dans le cadre des affiches de toutes sortes qui célèbrent la Fête du graphisme en ce moment. Aviez-vous déjà songé, vous, que la tour Eiffel, pouvait évoquer une girafe ? Quand on regarde cette affiche du Sud-Africain Garth Walker, cela paraît soudain totalement évident. "Elle s'y croit" comme on disait, quand j'étais petite. Elle s'y voit déjà. "Elle se prend" comme disent les Ivoiriens, en conjuguant le verbe de manière intransitive. Toujours est-il qu'elle me plaît. Et ce n'est pas seulement, je pense, parce que j'ai toujours a-do-ré les girafes.

Walker-Celebrer-paris

jeudi 9 janvier 2014

2014 - Le courage

Qu’est-ce que le courage pour vous ? Personnellement, j’admire ceux et celles qui font rimer ce mot avec action et constance.


Gratien Chibungiri est passé à l’action il y a 13 ans. Il faisait du commerce entre son pays, la République démocratique du Congo et les pays voisins. Jusqu’au jour où il en a eu assez de voir chez les autres des affiches de sensibilisation sur le Sida alors qu’il n’y avait rien chez lui. Il a voulu mettre fin au silence sur la maladie et a créé SOS Sida, une organisation non gouvernementale dont le travail, remarquable, jouit aujourd’hui d’une reconnaissance internationale.
Grâce à African Artists for Development qui travaille avec SOS Sida, j’ai pu rencontrer Gratien Chibungiri à Paris, en décembre. Pourquoi je le trouve courageux ? Parce qu'il se bat, année après année pour faire reculer cette maladie et accompagner ceux qui en sont atteints. Un engagement qui dépasse largement la Journée mondiale du 1er décembre. Gratien se présente ci-dessous. Et une interview suit la vidéo, pour en savoir encore un peu plus sur le  travail remarquable mené par son ONG.


[quicktime]http://www.kidibebey.fr/wp-content/uploads/2014/01/Gratien-31.mov[/quicktime]

 


Vous avez monté SOS Sida en 2002, alors que votre formation et votre métier n’avaient, au départ, rien à voir avec la santé…
Oui, j’ai travaillé comme administrateur dans une société, puis j’ai fait du business comme importateur de produits manufacturés entre les pays à l’est du Congo (Kenya, Ouganda…) et la RDC. Dans les pays où je me rendais, on voyait partout des campagnes d’affichage, des dépliants éducatifs sur le Sida alors que dans mon pays et en particulier dans la région de Bukavu et au sud Kivu, on ne voyait pratiquement rien. Or nous étions dans un contexte propice à la propagation du virus : un pays en guerre, beaucoup de violences contre les femmes,  la misère consécutive au chaos qui régnait alors dans le pays – car la guerre de Kabila, en  1996, est arrivée après 30 ans de dictature de Mobutu, qui avait pratiquement clochardisé le pays – .  Or, dans les pays voisins, des ONG locales prenaient en charge l’information et la sensibilisation sur le VIH et j’admirais ces gens qui étaient donc capables de s’investir à leur niveau, dans leur pays, leur communauté sans attendre de l’aide venant de l’extérieur. Je me suis dit un jour que si d’autres étaient capables de ça, je devais pouvoir, moi aussi, trouver une manière de soulager la souffrance dans notre pays. Un jour, j'ai réalisé que je ne pouvais plus continuer à mener tranquillement ma petite vie sans faire quelque chose. Le Sida me paraissait une cause grave et j’ai eu envie de me lancer : voir si j’étais capable, moi aussi, d’un engagement humain pour une cause juste dans mon pays. J’ai rassemblé des amis et je leur ai parlé de mon projet. Il est devenu l'ONG SOS Sida.

dimanche 5 janvier 2014

Give me five

Il y a la musique des années passées, mais il y a aussi celle d'aujourd'hui. Imaginez le cocktail jazz+Congo+meilleur bassiste de Paris (Etienne Mbappé)+ section de cuivres… Ça donne le Ray Lema Quintet. Quand on écoute un CD en boucle du matin au soir chez soi et qu'on ne s'en lasse pas, ça veut tout dire non? Un peu de l'ambiance du disque en image ci-dessous et  plus si affinités chez les disquaires comme celui-ci…  ou celui-ci.

http://youtu.be/zy14h3MAd7c

mercredi 1 janvier 2014

Bonne année 2014, les amis !

Ah le bonheur de partager une soirée à bavarder, manger, danser avec ses amis au tournant de l'année ! J'espère pour vous, ô mes millions de lecteurs (:-) que vous aurez eu ce bonheur la nuit dernière. L'année 2014 débute et il me revient ce titre interprété par les très grands Louis Armstrong et Ella Fiztgerald. J'adore la classe d'Ella et le charme de ce grain de voix si particulier d'Armstrong. Can't we be friends ? Bien sûr, le bonheur de l'amitié et mille autres bonheurs pour vous, en 2014. C'est tout ce que je souhaite !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=frP6XuVJ9yk[/youtube]