Vous avez déjà vu un totem? Moi j'ai vu celui-ci, juste en dessous, ce matin, à la mairie du XIIIème arrondissement de Paris. Je l'aurais bien rapporté chez moi pour prier, par exemple, tous les dieux de la Terre et des cieux, ou pour tourner autour en chantant comme les Indiens des films de Western de mon enfance... S'il n'avait pas été aussi haut, aussi important et aussi coloré, je l'aurais emporté discrètement et je l'aurais installé avec fierté chez moi, en plein dans l'entrée.
Ce totem est une "Termitière", en réalité. Et c'est le nom que lui a donné son auteur, Michaël Bethe-Selassié, sculpteur éthiopien et parisien dont l'oeuvre m'émerveille. Quelques oeuvres de Bethe-Selassié sont visibles actuellement et gratuitement jusqu'au 25 avril à la mairie, place d'Italie. Dépêchez-vous d'aller les découvrir. Mais ne venez pas me dire après, qu'en fait, vous vous êtes ruinés jusqu'au dernier denier car vous avez eu envie, contrairement à moi, d'acquérir les totems, les tableaux, le cheval, les familles, le prophète en grande robe etc, etc, etc, etc en toute légalité. Ben oui, qu'est-ce que vous croyez? Bethe-Sélassié est un sculpteur reconnu et très coté.
mardi 22 avril 2014
L'empereur du papier mâché
samedi 12 avril 2014
Mon clip décontract' préféré du moment
Un pantalon rose, une mobylette et c'est parti pour un petit tour de piste à Paris, avec Bibi Tanga. Goûtez au printemps avec ce musicien d'origine centrafricaine. (Une manière aussi de penser à la Centrafrique autrement...)
[youtube]http://youtu.be/LxOWKyckibc[/youtube]
Et vous saurez tout sur Bibi ici.
[youtube]http://youtu.be/LxOWKyckibc[/youtube]
Et vous saurez tout sur Bibi ici.
dimanche 6 avril 2014
Quand la fiction fait entendre l'inaudible
« Hier, je suis resté à la vidéothèque un peu plus tard que d'habitude. Il faut dire qu'il n'y avait pas eu beaucoup de clients au cours de la journée, ce qui est plutôt surprenant à cette période du mois. Pour m'occuper, je me suis mis à ranger les films sur les rayons, dans l'espoir que quelqu'un viendrait m'en louer un au dernier moment. Ensuite, je suis restédebout pendant quelques minutes sur le seuil du magasin. Les gens passaient sans s'arrêter. »Un homme rentre chez lui en bus, comprend lors de son trajet qu'il se passe quelque chose d'anormal en ville, et réalise progressivement, qu'un drame est sur le point d'éclater et que, tout père qu'il est, il ne va pas pouvoir protéger les siens. Ainsi commence le roman de Boubacar Boris Diop Murambi, le livre des ossements (reparu récemment chez Zulma).
Je me souviens d'avoir été captivée par ce livre, dès les premières pages, lorsque je l'ai commencé, en l'an 2000. En 1994, je n'avais rien compris à ce qui s'était passé au Rwanda. C'était inaudible. Depuis 1994, ça me faisait mal d'y penser et mon esprit se brouillait sans comprendre rien aux images que j'avais pu voir ou aux informations que j'avais pu entendre. Ce livre a commencé à rendre "audible" cette tragédie. Ces premières pages
– qui fonctionnent comme un aperçu, un fait divers en avant-poste d'un récit autre –
ces premières pages, qui racontent simplement la détresse d'un père, m'ont permis d'oser tenter de comprendre.
En ces jours de commémoration du génocide rwandais, je vous recommande la lecture de ce grand roman, ainsi que de L'Ainé des orphelins, de Tierno Monenembo (Point Seuil), L'ombre d'Imana de Véronique Tadjo (Actes Sud) et Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga (Gallimard). N'ayez pas peur de les lire, la fiction sert aussi de médium.
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