samedi 13 septembre 2014

En septembre, on plonge dans un bon roman

 

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Celui-ci est très bon et comme j'ai eu le privilège de le lire au mois d'août, je peux garantir que je ne parle pas sous l'influence des critiques (toutes élogieuses).
Le livre commence par la mort, en direct – et au présent de l'indicatif – d'un père qui, en "démissionnant" de son statut de pater familias quelques années avant a fait voler en éclat sa famille. Au fil des pages, on découvre la mère et les enfants, désormais tous éloignés les uns des autres, isolés, brisés à des degrés divers et soudain poussés par la nécessité de se réunir en raison du décès. Chacun va être amené à révéler ses blessures et s'ouvrir ainsi, paradoxalement à un nouveau futur.
L'auteure, Taiye Selasi, originaire de Ghana et du Nigeria, grandie en occident, m'a bluffée par sa façon de faire naître chaque scène, comme les images d'un film. Elle nous entraîne dans les pensées de chacun, mais également dans des univers géographiques, sociaux, visuels et sensoriels très différents. Autant d'espaces – aux Etats-Unis, au Ghana, au Nigeria – auxquels les personnages appartiennent par leurs liens ancestraux ou par leur éducation. Au lieu de m'attacher à un personnage en particulier, je me suis sentie étrangement à l'écoute de chacun, percevant leurs fêlures les unes après les autres, comme on suit une lézarde sur un mur, du bout des doigts.

Le ravissement des innocents de Taiye Selasi (Ghana must go, traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter). Gallimard

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